Si vous avez lu l’article « 4 critères pour tricoter écoresponsable – ½ », vous deviez peut-être attendre sa suite, que voici !
Dans la première partie, j’ai abordé 2 des 4 critères à prendre en compte si vous souhaitez tricoter de manière plus écologique : le choix de la composition du fil et la teinture. Voici les 2 autres critères suivant : l’origine du fil, et le parcours du produit de l’animal à chez vous.
Ici, nous serons sur des réflexions que bon nombre d’entre nous se font sur d’autres types de produits, notamment l’alimentation et le prêt-à-porter. Malheureusement, ces deux secteurs n’ont pas le monopole du « Origine trèstrèsloin » et du « J’ai fait le tour du monde pour arriver jusqu’à toi ». Les tissus et fils subissent des travers similaires.
3ème critère pour tricoter écoresponsable : l’origine du fil
Bon, la laine, ça vient notamment des moutons. Des moutons, on en a en France. Jusque-là, rien de bien sorcier.
MAIS :
- Qui vous dit que votre laine de mouton vient bien d’un mouton de l’hexagone ?
- La laine d’autres animaux, ça existe, mais pas nécessairement en France…
Cela nous amène à 2 constats :
- La laine de mouton est relativement mal tracée et on ne sait pas bien ce qu’on achète vraiment
- Certaines laines viennent des alpagas, des lapins angora… et probablement d’autres espèces qui viennent de loin. Le soucis, c’est qu’on on sait peu de chose de la façon dont elles sont traitées.
On peut mener le même type de réflexion sur les autres fibres naturelles. Votre lin, étant donné que la filière française est en difficulté (après tout de même avoir complétement disparue), ne vient possiblement pas de France. Quant au fil de bambou ou de coton… ce ne sont pas des plantes qui poussent particulièrement bien en France, on peut donc raisonnablement se poser des questions.
Pour finir sur le synthétique… je vous mets au défi d’en trouver d’origine française !
« OK, mais du coup, on fait comment ? »
Sachez que généralement, les marques proposant du fil 100% français l’indiquent explicitement (sur leur site ou sur les pages des fils concernés).
Vous pouvez notamment vous tourner vers de petits producteurs, dont les produits ont plus de chances d’avoir été produits localement. Internet vous permettra de les trouver. Aussi, si l’information n’est pas claire, n’hésitez pas à demander des précisions au vendeur ou au producteur.
4e critère pour tricoter écoresponsable : le parcours de l’animal à chez vous
Imaginez : vous tombez en magasin sur un superbe fil. Selon l’étiquette, il est « produit en France », « filé en France » ou « teint en France ».
Bonne pioche ?
Pas forcément. Certains fils voyagent de manière très inattendue avant d’arriver en boutique : le fil peut par exemple prendre sa matière première en France, être filé en U.E. (ou hors U.E.), teint encore à un autre endroit… pour revenir sous forme de pelote à quelques kilomètres à peine de là où il est parti !
Cela vous semble caricatural, n’est-ce pas ? Pourtant, c’est une triste réalité.
Un conseil : ne vous laissez pas induire en erreur et n’espérez jamais plus que ce qui est précisément indiqué sur l’étiquette. L’information doit y être exhaustive ou le vendeur ou producteur – encore une fois – doit pouvoir vous expliquer précisément le parcours du fil. Si ce n’est pas le cas, soyons honnêtes, vous ne savez pas ce que vous achetez…
Un fil écoresponsable, est-ce vraiment possible?
La réponse est bien évidemment OUI. Mais si vous êtes arrivés jusque là dans l’article, vous avez pu constater que c’est un challenge difficile à relever que de réunir tous les critères.
Tricoter de manière plus écoresponsable ne nécessite pas pour autant de cocher toutes les cases.
Le mieux dans un premier temps, c’est encore de cibler 1, voire 2 critères qui sont importants pour vous, et… ce sera déjà bien mieux que 0 non ? 😊
Gageons que l’industrie du fil se réinstalle progressivement dans nos territoires, pour bénéficier d’un vrai choix écoresponsable et accessible.
Pour l’heure, les fils 100% locaux et produits de manière écoresponsable (bien-être animal, teintures « propres », et circuit court) sont rares. Ils sont aussi beaucoup plus chers que ce que l’on peut trouver en magasin. Espérons que ça évolue dans le bon sens !
Si cet article vous a plu, que la thématique vous intéresse, n’hésitez pas à m’en faire part. Je rédigerai avec plaisir d’autres articles de ce type 😊
Pour rappel, il existe aussi un excellent livre écrit par Alice Hammer (l’une des références du tricot en France) qui présente la filière laine française et le travail d’une poignée de passionnés qui tentent de proposer aux tricoteurs et aux tricoteuses des laines produites localement ou exclusivement en France. Il regorge d’informations techniques sur la fabrication de la laine. Si vous êtes intéressé.e, vous trouverez les liens ci-dessous :
A bientôt!
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