Moutons dans un pré

4 critères pour tricoter écoresponsable – 1/2

Quand on pense au tricot, on s’imagine faire une activité qui nous rapproche de la nature. Dans l’imaginaire collectif, la pelote de fil vient tout droit du dos d’une poignée de moutons gambadant tranquillement dans une prairie, quelque part…

Moutons dans un pré
Image par Tom de Pixabay

Souvent, la réalité est bien différente : déjà parce que tous les fils ne sont pas en laine, et que très fréquemment, ils n’ont absolument rien de naturel. Malheureux « hasard », si l’on ajoute le fait que la provenance du fil et la manière dont il a été conçu échappe totalement au consommateur, on atterrit bien loin de notre mouton dans son vert pâturage.

Je souhaitais donc vous donner quelques clés – disons l’essentiel – pour choisir un fil plus « propre » d’un point de vue écologique, si c’est une thématique à laquelle vous êtes sensible.

Cet article étant particulièrement long, je le diffuserais en 2 parties. La première partie ici publiée évoque plutôt les aspects liés à la composition et à la fabrication. La seconde partie évoquera des critères liés à la provenance du fil (origine et parcours).

Références

Je vous indique toutes les références de mes recherches à la fin de l’article.

Pour information, il existe aussi un excellent livre écrit par Alice Hammer (l’une des références du tricot en France) qui présente la filière laine française et le travail d’une poignée de passionnés qui tentent de proposer aux tricoteurs et aux tricoteuses des laines produites localement ou exclusivement en France. Il regorge d’informations techniques sur la fabrication de la laine. Si vous êtes intéressé.e, vous trouverez les liens ci-dessous :

Couverture du livre French Tricot d'Alice Hammer
French Tricot – Alice Hammer

1er critère pour tricoter écoresponsable : la composition du fil

On peut classer les fils dans 3 grandes catégories selon leur composition :

  1. Composition synthétique
  2. Composition mixte (fibres synthétiques + naturelles)
  3. Composition naturelle

Les fibres synthétiques

Les fibres synthétiques sont des produits issus de la pétrochimie. On y retrouve le polyester, les acryliques… tout ce que l’on peut aussi retrouver dans l’industrie textile conventionnelle.

Les fils synthétiques sont produits à partir de pétrole. Ils sont ensuite souvent teintés de produits chimiques.

Leurs principaux atouts sont qu’ils permettent de proposer des pelotes « fantaisies » à moindre coût, et que leur entretien est aisé. D’une manière globale, ces fils sont rapidement 3 ou 4 fois moins cher que les pelotes à la composition naturelle.

Si l’on prend l’exemple du polyester, celui-ci provient du raffinage du pétrole. Une fois récolté, le pétrole est distillé pour obtenir plusieurs catégories de produits, dont l’un s’appelle le naphta. Ce naphta est un mélange liquide composé de carbone et d’hydrogène qui va être utilisé comme matière première des plastiques, des solvants, des fibres synthétiques, etc.

Ainsi, le polyester résulte d’une transformation du pétrole par synthèse chimique.

Pour 1kg de polyester, il faut 1,5kg de pétrole (30% de matière sont perdus).

Pour ne pas arranger son cas, le lavage de ce produit entraîne l’évacuation des agents chimiques liés à sa fabrication dans les eaux usées et dans l’air.

La totalité de la manœuvre nécessite beaucoup d’eau et d’énergie.

Les fibres mixtes

Vous trouverez également à la vente toute une gamme de fils « mixtes ». Ces fils, sensiblement plus chers que les premiers, associent les fibres synthétiques aux fibres naturelles. Le but de ce mélange peut être varié : répondre à un besoin spécifique en matière de texture, de coût de production ou de durabilité.

Le problème de ces fils : ils ne sont très difficilement voire pas du tout recyclables. En effet, le processus de recyclage diffère selon le produit. Tout matériau composé devient un casse-tête et n’est tout bonnement pas revalorisé.

Les fibres naturelles

Enfin, les fils issus à 100% de fibres naturelles sont souvent « unifibres » (oui, c’est un mot que je viens d’inventer !). On trouve toutefois à la marge quelques mélanges de type coton-laine par exemple. Ce sont ces fils que vous devez privilégier si vous voulez tricoter de manière écoresponsable.

Ils ont eux aussi leurs avantages et leurs défauts : ils sont recyclables ou revalorisables, leurs propriétés thermiques sont bien meilleures que celles des fibres synthétiques et ils apportent donc un confort supplémentaire, mais ils sont trop souvent difficilement traçables et les méthodes de conception diffèrent selon la filière.

Donc ce n’est pas parce que vous achetez une pelote 100% laine ou 100% coton ou 100% lin … que le tour est joué !

Les 3 autres critères que j’évoquerais par la suite comptent aussi beaucoup.

2e critère pour tricoter écoresponsable : les produits de teinture

Bains de teinture
Image par LoggaWiggler de Pixabay

La teinture est un autre critère important pour au moins 2 raisons : le produit choisi et la façon dont il est traité une fois usé.

Outre des méthodes de teinture différentes que je n’aborderais pas ici, il peut être intéressant de se pencher sur la manière employée pour obtenir de beaux fils colorés. En effet, certains coloris peuvent nécessiter des produits plus ou moins toxiques une fois rejetés dans la nature.

Malheureusement, vous obtiendrez difficilement ces informations. Je ne peux donc que vous recommander de vous approvisionner chez de petites marques ou auprès de professionnels capables de vous expliquer leur manière de travailler ou celle de leur.s fournisseur.s.

Si vous voulez être sûr.e que votre tricot a été traité le plus naturellement possible à cette étape et tricoter écoresponsable, choisissez un fil non teinté ! Quelques petites marques en proposent. Ce sont souvent celles qui produisent elles-mêmes leur fil.

Vous pouvez envisager de les tricoter tels quels ou de les teindre de manière naturelle, directement chez vous.

Conclusion

Comme vous pourrez le voir dans mon article sur mes projets de tricot préférés depuis 2019, j’ai personnellement fait pas mal d’erreurs surtout sur le critère de la teinture, avec un choix de couleurs très éloignées de quelque chose de naturel.

Il faut toutefois savoir être nuancé.e. Le tricot est une activité plaisir, alors peut-être que vous privilégierez certains critères plus que d’autres !

Et voilà pour cette première partie d’article ! J’espère qu’elle vous a intéressée. Dans la prochaine partie, nous évoquerons deux autres critères à prendre en compte pour tricoter écolo : l’origine du fil et son parcours.

A bientôt !

Sources :

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